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Le cycle de la rentrée à la télé, en mode essorage nerveux

Retour sur terre. On s’était quittés au cœur du mois d’août dans une ambiance un peu hors du temps, comme suspendus au-dessus de la réalité : la parenthèse enchantée des Jeux olympiques de Paris venait de se refermer, après deux semaines de félicité aussi inattendue que bienvenue. France Télévisions touchait le ciel, au sens figuré avec des audiences record, comme au sens propre avec son plateau temporaire surplombant Paris, sur le toit du Trocadéro. Les querelles politiques du mois de juin s’étaient tues ; la dissolution, la campagne acrimonieuse des législatives, la crainte de voir l’extrême droite arriver au pouvoir, la question du premier ministre… Tout cela avait été remisé au placard, avec les cartables, les cahiers et les vêtements d’hiver.
Bien sûr, ça n’allait pas durer et c’était en partie ce qui en faisait toute la saveur. L’ouverture des Jeux paralympiques, le 28 août, promettait pourtant une petite réminiscence, encore un peu de cette euphorie populaire comme seul le sport peut en offrir. Les athlètes français sont de nouveau au rendez-vous, les tribunes des stades sont pleines, les drapeaux tricolores se sont remis à virevolter, mais, au moment du retour plateau, la gravité a cette fois repris ses droits.
Pour des questions d’accessibilité, les équipes de France Télévisions ont déménagé à deux kilomètres au nord, pour s’installer au pied d’un monument tout aussi emblématique, l’Arc de triomphe. Une belle idée en théorie. En pratique, cela donne surtout à voir en arrière-plan un défilé interminable de voitures qui tournent en rond sur la place Charles-de-Gaulle, des bus coincés dans les embouteillages, des motards qui pilent nerveusement, des refus de priorité… Bref, le retour à la vie normale – et désenchantée – dans la capitale.
Les ingénieurs du son du service public ont fait des miracles en arrivant à étouffer le bruit de la circulation, mais on sent bien que les présentateurs ne sont pas aussi sereins que sur le Troca. Quand le trafic se calme un peu, en début de soirée, il laisse place à un attroupement de personnes aux contours un peu flous, toutes avec une main en l’air qui se balance et l’autre qui tient le téléphone portable (« Je fais coucou là, tu me vois ? »).
Mais il n’y a pas que sur la 2 et la 3 qu’on tourne en rond. Tel un hamster qui se remet à courir dans sa roue, l’actualité française a repris exactement là où elle s’était arrêtée fin juillet, avec cette même question toujours sans réponse : qui pour gouverner la France ? Après le tour de piste énergique mais infructueux de Lucie Castets, la candidate du Nouveau Front populaire, reviennent des personnalités déjà citées il y a un mois et demi (Xavier Bertrand, Bernard Cazeneuve, Laurent Berger…).
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